Mardi 29 novembre, des personnalités religieuses et des croyant·es ont manifesté illégalement devant une station essence TotalEnergies (XVe arr., Paris) pour demander l’abandon immédiat des projets pétroliers mortifères de TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie.
Au nom de leurs convictions et de leur foi, ils ont dénoncé le projet d’Oléoduc de Pétrole Brut d’Afrique de l’Est (EACOP) et du nouveau champ pétrolier Tilenga – tous deux portés majoritairement par la multinationale française TotalEnergies. Ils interpellent aussi le groupe français Crédit Agricole, principal financeur et premier actionnaire de TotalEnergies.
C’est la première fois en France que des personnalités religieuses de premier plan assument publiquement leur opposition aux projets pétroliers EACOP et Tilenga de TotalEnergies, et manifestent dans le cadre d’une action illégale non-violente. Ces modes d’action veulent souligner l’urgence et appeler à un sursaut des consciences pour la justice et le vivant.
Croyant·es et personnalités religieuses – près d’une cinquantaine de participant·es en tout – se sont réunis auparavant lors d’une cérémonie interconfessionnelle de dénonciation collective.
Les personnalités appartiennent aux traditions bouddhiste, chrétiennes, juive et musulmane. Autour d’eux, les étendards portés par les croyant·es affirmaient : “Pour une planète en équilibre, Yallah! Yallah!” ; “Délivrez-nous de Total” ; “Encore plus de pétrole nous mène au shéol” ; “Réchauffez les cœurs, pas les oléoducs”.
Plus tôt, dans un lieu spirituel, six personnalités religieuses ont chacune exprimé en quoi les projets de TotalEnergies vont à l’encontre des valeurs portées par leur religion. Au-dessus du cercueil, elles ont tenu des objets symbolisant les richesses que TotalEnergies met en péril : un globe terrestre (représentant notre terre en sang), de l’eau souillée, des photos d’animaux menacés et les témoignages d’Ougandais·es et de Tanzanien·nes exproprié·es. Elles ont prié pour que leur “parole soit le bras qui retienne TotalEnergies, qui menace de mettre tout cela sous terre”.
En plus des personnalités religieuses, des représentant·es d’organisations de la société civile ont pris la parole au cours de la matinée : Mathilde Manteaux, chargée de mission juridique pour Les Amis de la Terre ; Soraya Fetih, chargée de campagne pour 350.org ; Raphaël Cros, chargé de campagne pour Reclaim Finance ; Laura Morosini, directrice Europe du mouvement Laudato Si’.
S’il est mené à terme, EACOP sera le plus long pipeline chauffé au monde, parcourant 1443 km entre l’Ouganda et le port de Tanga en Tanzanie. Tilenga sera un champ de pétrole de 400 puits, dont 132 dans le parc naturel des Murchison Falls (Ouganda).
Pour les participant·es et organisateur·ices des actions du 29 novembre, TotalEnergies s’attaque avec ces projets à la justice climatique, aux droits humains et à la biodiversité.
Les participant·es et organisateur·ices ont aussi interpellé le groupe Crédit Agricole. Ils lui demandent de s’exprimer publiquement pour l’abandon des projets pétroliers EACOP et Tilenga. Ils réclament que sa filiale Amundi use de son pouvoir, en tant que premier actionnaire de TotalEnergies, pour pousser la multinationale à réorienter sa stratégie climat hors des énergies fossiles.
Cet évènement a été organisé par GreenFaith en partenariat avec Extinction Rebellion Spiritualités (XR Spi), groupe interconvictionnel d’Extinction Rebellion.
